Les études en Angleterre sont le rêve de beaucoup de jeunes, d’ailleurs les universités britanniques accueillent un grand nombre d’étudiants étrangers, principalement de Chine. Problème : avec la crise du coronavirus, beaucoup d’étudiants en provenance des quatre coins de la planète risquent de ne pas retourner au Royaume-Uni en septembre pour la suite de leurs études. Explications.

Les frais de scolarité des étudiants étrangers, une manne financière pour les universités britanniques

Etudier en Angleterre coûte cher pour un étudiant étranger non-européen ; certes l’enseignement y est d’excellente qualité, avec des fleurons comme University of Cambridge ou Oxford, mais l’excellence a un prix : les frais de scolarité des étudiants étrangers non européens sont en moyenne deux à trois fois plus élevés que pour leurs camarades britanniques ou européens. On estime en moyenne entre 23 000 et 34 000 euros par an les frais d’inscription à débourser pour les étrangers. Or, il y a une communauté d’étudiants principalement présente dans les universités britanniques, il s’agit des étudiants en provenance de Chine. Or, en raison de la crise sanitaire due à la pandémie du Covid-19, nombre d’entre eux ont déjà renoncé à revenir en Angleterre au mois de septembre soit pour commencer leurs études soit pour les poursuivre. Privant par la même les établissements anglais d’une grosse rentrée d’argent et les mettant du coup dans une situation financière délicate. Même au niveau de l’enseignement supérieur, les conséquences économiques du virus se font sentir, qui l’aurait cru ?

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Un phénomène mondial mais accentué au Royaume-Uni

Le phénomène n’est d’ailleurs pas propre à l’enseignement au Royaume-Uni, ainsi en France, les universités et Grandes Ecoles ne rouvriront leurs portes qu’à partie de septembre 2020, profitant d’ailleurs de l’occasion pour mettre en place un système de cours à distance d’une grande efficacité, malgré des débuts un peu difficiles vu la nouveauté de la démarche. Seulement, en Angleterre, le fonctionnement du système d’enseignement supérieur est très dépendant des étudiants étrangers et de leur apport financier. Rappelons que l’Angleterre est le 2ème pays au monde pour l’accueil des étudiants internationaux avec un total de 438 000 jeunes juste après les Etats-Unis avec un effectif de 907 000 étudiants par an (chiffres de l’UNESCO 2018). Le pays est donc très exposé à ce renoncement des étudiants venus d’ailleurs. Un signe qui ne trompe pas : Universities UK, l’organisation représentative des universités britanniques, une sorte de lobby, a demandé officiellement l’aide du gouvernement pour accompagner les établissements d’enseignement en cette période de crise. Cette organisation représente 137 universités à travers l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord.

Au Canada, un accompagnement personnalisé des étudiants étrangers

Les études au Canada se trouvent moins perturbés car la plupart des établissements ont mis en place un service d’accompagnement des étudiants étrangers. C’est par exemple le cas de l’université d’Ottawa qui a activé l’IRCC-Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada afin de venir en aide et d’accompagner dans leur démarches administratives et de statut les étudiants souhaitant revenir dans leur pays ou en fin de cursus. L’université de Montréal pour sa part a décidé de reprendre l’accueil des étudiants étrangers à partir de l’automne 2020. Et pour ceux qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine, l’établissement s’est engagé à les accompagner dans leur démarche de retour, à travers notamment des partenariats avec des agences de voyage. Rappelons que le Canada a vu son nombre d’étudiants internationaux en forte hausse ces dernières années (500 000 étudiants en plus depuis 2017) depuis que le gouvernement a durci les conditions d’entrée des étudiants étrangers au pays. Rappelons que pour le seul Québec, environ 50 000 étudiants étrangers sont inscrits dans une université. Enfin, autre nouvelle du Canada, sachez que l’université Sainte-Anne a annoncé l’annulation de la session d’été pour le programme d’immersion. Il faut savoir qu’il existe un fonds d’urgence COVID-19 de l’Université Sainte-Anne dont la vocation est de venir en aide à la population étudiante. L’établissement a déboursé jusqu’à maintenant 46 000 dollars pour venir en aide à 68 étudiants.

Au Canada, l’université Laval créé une école d’été sur la Covid-19

Restons au Canada pour soulever un autre problème qui touche les étudiants, c’est celui des stages. En cette période de confinement, effectuer son stage professionnel peut relever du parcours du combattant voire mission impossible. Et en ce moment, beaucoup de jeunes ne parviennent pas à trouver un stage pour valider leur année ou même leur cursus. Ainsi, à l’université de Sherbrooke, 350 étudiants étrangers en échange de partenariat avec l’université d’ont pas encore trouvé de stage. C’est pourquoi l’établissement a permis une certaine flexibilité dans la période de stage en prolongeant la période de recherche de ceux-ci. Autre initiative toujours en provenance du Canada : l’université Laval a créé une école d’été sur la Covid-19 sur le thème des pandémies. Il s’agit d’une nouvelle école d’été entièrement à distance qui vise à rendre compte de la pluralité des causes et des conséquences internationales liées à la pandémie COVID-19. L’approche est multidisciplinaire et aborde des disciplines aussi diverses que la médecine, la biologie médicale ou la géographie. Quant aux thèmes de cette sorte d’université d’été, ils sont d’une très grande richesse et variété. On retrouve ainsi : le rôle de l’intelligence artificielle, les changements climatiques, la sécurité alimentaire ou encore le bioterrorisme. Passionnant, non ? Pour en savoir plus et s’inscrire, cliquez ici. Et confinement vôtre…