Si vous souhaitez poursuivre des études en France à l’université, sachez que la plupart des établissements procèdent depuis quelques années à une sélection à l’entrée du master. La raison principale en est que le nombre de places offertes pour ce diplôme n’a que peu augmenté ces dernières années. Quelques conseils pour passer le cap.

Une population étudiante plus nombreuse, des capacités d’accueil qui stagnent

C’est en effet le constat depuis quelques années concernant les études en France à l’université : le nombre de places offertes en master n’a pas augmenté en proportion du nombre de réussites en licence. Si certains masters sont devenus très sélectifs, d’autres, moins attractifs, n’attirent que peu d’étudiants. Quelques chiffres significatifs. Entre la rentrée 2010 et la rentrée 2019, le nombre d’étudiants en licence progressait de 155 000 en France, alors qu’il n’augmentait que de 70 000 en master, selon le ministère de l’enseignement supérieur. D’après les derniers chiffres officiels disponibles qui portent sur l’année universitaire 2019-2020, on compte un million d’étudiants en licence  contre seulement 580 000 en master. Dans la communauté universitaire, le constat est désormais unanime : cela déborde de façon excessive à l’entrée du cycle master. En outre, à la rentrée 2020, l’augmentation du nombre de candidats a été plus forte encore que les années précédentes. En cause, notamment, la hausse spectaculaire du taux de réussite (de plus de dix points dans certaines universités) en fin de troisième année de licence, en raison notamment des partiels passés à distance pour cause de pandémie.  Résultat : une sélection de plus en plus drastique à l’entrée de ce diplôme. Depuis 2017, la sélection à l’entrée en master se fait dès la fin de la troisième année de licence et non plus, comme c’était l’usage, à l’obtention d’un master 1. L’objectif de cette démarche est d’éviter que des jeunes se retrouvent arrêtés en cours de cursus M1 (pour cause d’abandon par exemple) et titulaires d’un seul bac+4, équivalent à un « demi master », difficile à valoriser sur le marché du travail quant à l’insertion professionnelle des jeunes. Quelques conseils pour réussir néanmoins son entrée en cycle master.

Sélection sur dossier, entretien individuel, tests écrits

L’entrée en master n’est en effet pas chose aisée depuis quelques années pour ceux qui envisagent de poursuivre des études en France. À l’exception pour les filières de psychologie et Droit, la plupart des établissements établissent désormais une sélection à l’entrée de leurs cursus masters. En plus de la sélection sur dossier, de plus en plus d’établissements ont également mis en place un entretien individuel, dit entretien de motivation, voire des tests écrits. Le premier conseil utile pour réussir à passer le cap de la sélection master est celui d’être cohérent dans son choix. Ainsi, à  travers votre lettre de motivation et votre CV, valorisez et mettez en avant vos acquis et expériences en rapport avec le master souhaité et évitez les formules toutes faites. Les étudiants issus d’une licence affiliée au master, voire de la même université, partent avec un petit avantage d’avance car les enseignants connaissent la qualité et le contenu des cours. Mais un bon dossier peut compenser cette légère différence.

De l’importance de la lettre de recommandation

Il est important également d’étoffer son dossier de candidature : pensez particulièrement à une lettre de recommandation. Certaines universités proposent des fiches modèles pré-remplies, mais préférez la lettre, qui est plus personnelle. C’est encore mieux lorsque le professeur qui vous écrit la lettre jouit d’une bonne réputation dans le domaine du master. Surtout, sollicitez de bonnes lettres de recommandation. Vous devez vous concentrer sur deux questions prioritaires :
QUI : identifiez les personnes intéressantes et qui vous connaissent bien et  dans des contextes différents. Par exemple un ancien tuteur de stage ou un manager dans un job, avec un ancien professeur (si possible dans une matière liée à votre future formation).
QUOI : il ne faut pas être dupes, les jurys s’attendent évidemment à ce que ces lettres soient en votre faveur… Si vous souhaitez que ces lettres valident votre dossier efficacement, veillez à ce qu’elles soient personnalisées pour chaque formation et à ce que votre « référent » valorise vos points forts, mais également un axe de développement sur lequel vous devez encore progresser (afin que justement votre lettre soit crédible et pas seulement flatteuse). À éviter absolument face au jury : Si vous passez un oral de motivation, préparez-vous à des questions de type : « qu’est-ce qui vous attire dans notre master ? », « pourquoi vous et pas un autre candidat ? » Évitez les réponses du type « mon parcours précédent était trop difficile ». Les responsables pédagogiques risquent de ne pas apprécier. L’entretien les aide en effet à déceler, mais aussi à écarter  les profils qui changent d’orientation  à la moindre difficulté. Autre attitude à éviter : la flatterie. Les responsables de formation ne sont pas dupes.
Enfin, dernier conseil : faites preuve de clarté sur les raisons qui vous poussent à choisir votre cursus : contenu de la formation, réseau d’entreprise, débouchés professionnels, liens avec l’international : autant d’éléments caractéristiques qu’il vous faut analyser pour mettre en avant dans votre dossier d’admission. Plus vous serez précis et concret sur ce que vous recherchez auprès de ces cursus, plus vous aurez des chances de convaincre.