Pour les étudiants qui ont entamé un parcours universitaire en France, le mois de décembre est périlleux. L’on sait en effet que c’est à partir de ce moment que l’on assiste aux premiers décrochages des études. Explications.

Beaucoup d’étudiants ne reviennent plus après les vacances de Noël

C’est à partir de cette période charnière des vacances de fin d’année que les universités commencent à comptabiliser les premiers départs d’étudiants inscrits en 1ère année de Licence. Beaucoup d’entre eux ne reviennent tout simplement pas après les vacances de fin d’année. Après les premiers mois de la rentrée universitaire, beaucoup d’entre eux prennent maintenant conscience du niveau d’exigence qui est autrement plus élevé qu’au lycée. Les devoirs de travaux dirigés (TD) à rendre, l’approche des examens du 1er semestre, les premières notes qui arrivent dont certaines décevantes voire très décevantes, autant de facteurs qui expliquent le décrochage à l’université. Pour les étudiants qui reviennent chez leur famille pendant les vacances, la  tentation est grande de ne plus revenir à l’université après les vacances; c’est particulièrement vrai lorsque le foyer est loin de l’établissement d’enseignement.

Comment trouver sa place à l’université?

L’isolement et l’anonymat dont souffrent certains jeunes conduisent à des problèmes de socialisation lesquels ont un effet négatif sur la trajectoire et la réussite de l’étudiant à l’université. Or, les remèdes existent. Plusieurs études ont montré que les élèves qui travaillent en groupe réussissent mieux que ceux qui restent isolés. C’est particulièrement vrai pour des filières techniques et scientifiques comme la médecine. Bref, l’isolement et la solitude ne sont jamais bons lorsque l’on tombe dans l’excès. Pour certains étudiants étrangers qui ne sont pas habitués aux normes universitaires françaises comme l’exercice de la dissertation par exemple, le découragement peut venir très vite, alors qu’il faudrait justement redoubler d’efforts et s’accrocher… (Tout début est difficile).

Un accompagnement dès la fin du 1er semestre, il n’est pas encore trop tard

Les universités ont bien consciences des difficultés rencontrées par le jeune en cette fin de premier semestre. C’est pourquoi beaucoup d’entre elles ont mis en place des dispositifs d’accompagnement aux étudiants. Ainsi, à l’université Lyon 3, il a été mis en place le parcours Clefs (Créer-lire-écrire et faire de la science). Il s’agit d’un plan de cours de soutien à une quarantaine d’élèves en difficulté. Ce soutien est aussi bien pédagogique que psychologique (mal-être personnel). Cette initiative est loin d’être isolée car il existe ce type d’accompagnement dans bon nombre d’établissements en France. Il existe également des programmes de tutorat permettant de faire face à une charge de travail importante. Parfois, ça n’est pas un problème de niveau scolaire. L’étudiant peu avoir eu de bons résultats au bac, seulement, arrivé à l’université, il est quelque peu décontenancé par des matières nouvelles qu’il n’avait pas au lycée, comme le droit ou des disciplines scientifiques dont il n’avait jamais entendu parler ou vaguement. Ici, c’est un problème d’orientation, le jeune n’ayant peut-être pas pris assez de temps et de recul pour y réfléchir. Là aussi, des solutions existent: les services d’accompagnement et de formation organisent régulièrement des ateliers pédagogiques sur la connaissance ou la redécouverte des filières mais aussi sur la connaissance de soi, de ses envies, ses tendances, ses goût intellectuels…  Enfin, sachez que, selon de nombreux témoignages de jeunes qui ont décroché, il est difficile de supporter l’état de déscolarisation, l’on se sent coupé des autres en quelque sorte. Alors, profitez bien des vacances pour faire une pause (et non pas décrocher!).