Au Maroc, l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation a récemment publié une enquête sur l’insertion professionnelle des lauréats de l’enseignement supérieur. Certes, les chiffres concernent l’année 2018, mais ils constituent des indicateurs intéressants sur l’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur. Décryptage.
82% des lauréats de l’enseignement supérieur en insertion professionnelle
L’enquête nationale  de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur est la première de son genre au Maroc. Elle propose une évaluation longitudinale de l’intégration des lauréats des universités, des établissements de la formation des cadres, de la formation professionnelle post-baccalauréat et de l’enseignement supérieur privé au marché du travail. L’enquête concerne 9899 lauréats de la promotion 2014 et qui sont interrogés de manière rétrospective en 2018. Ces indicateurs témoignent de la forte participation des diplômés de l’enseignement supérieur au marché du travail. En effet, près de 82,6% des lauréats ont déclaré être en situation d’activité professionnelle quatre ans après leur sortie des établissements de formation. Ce taux varie selon le genre, le diplôme et la composante d’enseignement supérieur. Il est relativement plus élevé parmi les hommes (89,0%) que les femmes (76%) et parmi les diplômés des établissements ne relevant pas des universités (96,7%) que les diplômés des autres composantes.

L’analyse détaillée des résultats de l’enquête révèle que quatre ans après la sortie des établissements de formation, plus des deux tiers (69,4%) des diplômés de l’enseignement supérieur sont en situation d’emploi, 13,3% sont à la recherche d’emploi (chômage), 9,4% sont en situation de reprise ou de poursuite d’études et 7,9% sont inactifs et ne suivent ni études ni formation. Concernant les disparités par niveau de diplôme, il est à noter que les titulaires d’une licence fondamentale et les techniciens spécialisés sont les plus touchés par le chômage quatre ans après leur sortie des établissements de formation. Ces deux types de diplômés ont affiché des taux de chômage supérieurs à la moyenne (16,1%), avec respectivement 21% et 20,5%. Ce niveau élevé du taux du chômage de ces deux catégories de diplômés est révélateur des difficultés d’accès à l’emploi et du problème de l’inadéquation entre les compétences et les qualifications acquises par ces diplômés et les besoins en compétences du marché du travail.
Les trajectoires d’entrée dans la vie active chez les diplômés marocains
Les résultats de l’analyse des calendriers professionnels révèlent que, dès la sortie du système de l’enseignement supérieur en 2014, les événements de parcours des lauréats commencent à se répartir entre six types de trajectoires :
– Le premier regroupe les trajectoires marquées par un accès immédiat à l’emploi et une succession de situations d’emploi menant à la stabilisation professionnelle ;
– Le second correspond à un accès différé à l’emploi après des périodes de chômage ;
– Le troisième caractérise les individus qui décrochent un emploi après des épisodes d’études ou d’inactivité. Ces trois types de parcours peuvent être regroupés en une classe d’accès certain et durable à l’emploi ;
– Le quatrième et cinquième parcours sont respectivement dominés par le chômage et l’inactivité ;
– Enfin, le dernier type de parcours se caractérise par des périodes de poursuite d’études.