Le conflit des générations ne date pas d’hier, et ce n’est pas demain qu’on verra sa fin. Comme le formule très bien George Orwell dans sa célèbre citation : « Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante ». Or, c’est exactement cette approche générationnelle qui fait en sorte qu’on continue tous à tourner en rond dans un cercle vicieux, à mépriser ceux qui sont plus jeunes que nous et à dédaigner la « vielle école ».
Une génération en fin de compte n’est que le reflet des événements qui ont marqué son enfance, et c’est l’étude de ces événements qui permet de faire un classement des générations dans des « cases » : génération X, génération Y, et toute récente encore de naissance : la génération Z.
Toutefois, il est à rappeler que même si l’étude des générations peut souvent s’avérer très utile pour comprendre les comportements des personnes et prévenir des conflits et différends qui n’ont souvent pas lieu d’être, l’Homme de par sa constitution demeure très complexe, et son comportement ne peut pas être prévisible uniquement par son année de naissance.
Dans cet article, on tente de dresser le profil de la jeunesse actuelle : cette nouvelle génération que les américains appellent la génération Z, et que d’autres appellent la Nouvelle Génération Silencieuse.
Si vous lisez cet article, il y a de fortes chances que vous soyez nés après 1995, et que vous apparteniez donc par conséquent à cette génération.

Génération Z (GenZ), Millenials ou « Digital Natives »

Le grand point de rupture qui différencie la génération Z de ces précédentes demeure sans aucun doute sa naissance au beau milieu de l’ère du digital. Si les générations anciennes ont grandi en nourrissant beaucoup de fantaisie autour de ce que peut être le futur des machines et de ce qu’on appelait encore à l’époque les « NTIC : Nouvelles Technologies d’Information et de Communication », pour les GenZ, c’est une réalité vécue, voire même subie.
L’expression anglo-saxonne Digital Native qui sert également à désigner la jeunesse d’aujourd’hui évoque parfaitement ce phénomène de naissance digitale.
Toutefois, selon une enquête réalisée par la Chaire Immobilier et Développement Durable de l’Essec, 77% des étudiants âgés de moins de 20 ans sont conscients de la forte présence du numérique dans leur vie.
Cette lucidité est peut-être déjà un pas en avant vers l’instauration d’une vraie éthique de l’usage des outils numériques.
Contrairement à la génération qui la précédait, les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas sous l’effet de la fascination par la généralisation d’internet à haut débit et l’évolution alarmante des réseaux sociaux. Ils sont fort conscients au contraire du rôle que ces réseaux jouent pour façonner une nouvelle réalité au quotidien, et de ce qu’ils sont eux-mêmes hyper connectés : 98% des lycéens sont en effet sur Facebook, mais cette adhésion massive ne rime pas forcément avec addiction.
L’usage qu’ils en font, selon des études menées sur un grand échantillon de lycéens, est bien loin d’être compulsif ou voire obsessionnel : la plupart affirment même qu’ils ne sont sur Facebook que parce qu’ils y sont contraints pour rester branchés sur le fil d’actualités.
On en convient : être connecté en 2017 s’apparente davantage à la nécessité qu’au plaisir. 
Les jeunes d’aujourd’hui sont en effet lassés de faire leur cinéma sur Facebook. L’enthousiasme est déclinant, et ce depuis quelques années déjà.
Néanmoins, la culture du zapping et l’impatience dans le processus de la recherche d’informations demeurent des caractéristiques indéniables à la GenZ.
On est donc en lieu de se demander si les méthodes d’enseignement et d’éducation qu’on employait depuis des années déjà sont aujourd’hui en adéquation avec le profil de cette nouvelle génération qui occupe aujourd’hui les bancs des lycées, collèges et universités.

Un changement des méthodes d’éducation est jugé nécessaire

Plus que jamais, les systèmes d’éducation de par le monde sont aujourd’hui confrontés à la nécessité de changer le paradigme de l’éducation. C’est un fait et une nouvelle réalité avec laquelle les établissements doivent composer :les étudiants n’arrivent plus à se tenir en place.
Dispenser des cours de 2 heures et employer des méthodes jugées par les jeunes d’aujourd’hui comme étant préhistoriques ne peut plus marcher avec des étudiants qui ne dépassent que rarement plus d’une minute sur une page web.
Les jeunes d’aujourd’hui sont à la recherche d’un contenu pertinent auquel ils peuvent se rapprocher et trouver un intérêt immédiat, mais ils sont aussi la recherche de méthodes d’enseignement en adéquation avec la réalité qu’ils sont en train de vivre.
D’où l’importance capitale de l’usage de la technologie dans les salles de classe.
Mais ce n’est pas tout : il est également fort essentiel d’instaurer une vraie culture numérique, afin d’apprendre aux jeunes d’aujourd’hui comment tirer profit des outils qui sont à leur disposition.
Au lieu de les blâmer pour ignorer d’autres usages des réseaux sociaux à part le clavardage, on doit aujourd’hui se demander comment est-ce qu’on s’attend à ce qu’ils aient une culture du digital si au demeurant, c’est pour eux une réalité subie plutôt que vécue.
En Suède en Norvège aujourd’hui, les jeunes acquièrent une culture numérique leur permettant d’analyser, d’évaluer et de faire des synthèses des diverses informations trouvées sur internet. Cette culture leur est inculquée comme on leur apprendrait à lire, à écrire ou à faire des mathématiques. 
A nous au Maroc, toutefois, cette culture fait défaut. Et ce n’est pas la faute des jeunes que de ne pas savoir comment utiliser à bonne fin les outils du numérique : on ne peut pas s’attendre à ce qu’il sachent faire d’eux-mêmes ce que personne n’a pris le temps de leur apprendre.