En matière d’arts du spectacle, il existe en Belgique un établissement qui tient une place à part, tant par son enseignement que par son approche ; il s’agit de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des techniques de Diffusions de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’INSAS de Bruxelles comme on a coutume de l’appeler. Depuis plus de  cinquante ans, l’établissement est devenu l’une des références internationales dans les domaines de l’audiovisuel, du cinéma et du théâtre. Il appartient en outre au réseau de l’enseignement supérieur artistique de la Fédération Wallonie-Bruxelles.  Son crédo ? Former des professionnels exerçant leur métier avec intelligence et sens critique. Ici, les compétences techniques sont subordonnées à la créativité et au sens artistique.
Sachez aussi que de grands noms de réalisateurs et d’acteurs sont passés par les bancs de cette école. Charles Berling, Virginie Efira et Jaco Van Dormael en sont quelques uns. Côté réalisation, le film-choc des années 1990, C’est arrivé près de chez vous, de Benoît  Belvaux, a été réalisé au sein de l’INSAS dans le cadre d’un travail de fin d’études.
Par ailleurs, l’établissement pratique une politique d’ouverture à l’international à travers l’adhésion à plusieurs grands réseaux internationaux, tel  le Centre Internationale des Ecoles de Cinéma et de Télévision (CILECT), ou encore le Groupe Européen des Ecoles de Cinéma et de Télévision (GEECT).  L’INSAS développe également des expertises pédagogiques et des Masterclass avec plusieurs autres établissements, parmi lesquels des écoles marocaines. Il s’agit de l’Ecole Supérieure des arts Visuels de Marrakech et de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM). Zoom sur une école fière d’accueillir des étudiants des quatre coins de la planète et de cultures diverses.

Un cursus professionnalisant fonctionnant par système de crédits

Les programmes d’études à l’INSAS-Bruxelles fonctionnent sur le mode des crédits, conforme au système en vigueur de l’European Credit Transfert System (ECTS).
En clair, cela signifie que chaque crédit correspond à une unité de charge de travail. 1 crédit équivaut à 30 heures d’apprentissage, 1 année d’études à 60 crédits et le diplôme de Bachelier (ou Bachelor en Belgique néerlandophone) à 180 crédits. Il existe deux types de formations proposées : un 1er cycle professionnalisant de 180 crédits débouchant sur le grade de Bachelier, un 2ème cycle qui comporte une phase de Bachelier de transition puis un cycle supplémentaire de 60 ou 120 crédits menant au diplôme de Master.
De la mise en scène à l’interprétation en passant par la scénographie,  voici les domaines de formations de l’école :

  • 1er cycle : Diplôme de Bachelier
    • Métiers de l’Image
    • Métiers du Son
    • Métiers de Montage/Scripte
    • Métiers de Réalisation Cinéma
    • Métiers d’Interprétation dramatique
    • Métiers de Théâtre & Techniques de Communication
  • 2ème cycle : Diplôme de Master
    • Cinéma – spécialité Réalisation ou Ecriture (120 crédits)
    • Cinéma – spécialité Ecriture (120 crédits)
    • Cinéma – spécialité Image (60 crédits)
    • Cinéma – spécialité Montage (60 crédits)
    • Cinéma – spécialité Gestion de Production (60 crédits)
    • Radio-Télévision-Multimédia – spécialité Son (60 crédits)
    • Radio-Télévision-Multimédia – spécialité Réalisation Radio-Télévision (60 crédits)
    • Théâtre & Techniques de Communication – spécialité Mise en scène (60 crédits)
    • Théâtre & Techniques de Communication – spécialité Scénographie (60 crédits)
    • Théâtre & Techniques de Communication – spécialité Gestion de Production (60 crédits)
    • Théâtre & Techniques de Communication – spécialité Ecriture (120 crédits)
    • Interprétation Dramatique (60 crédits)

L’INSAS : mode d’emploi

Par rapport aux autres écoles artistiques, l’INSAS est un établissement de petite envergure, mais le terme est loin d’être péjoratif ici. L’effectif de chaque classe comprend entre 10 et 15 étudiants, ce qui favorise un rapport direct entre professeur et apprenant. L’admission y est soumise à une série d’épreuves que les quelque 600 candidats de chaque année doivent passer.
Les épreuves sont fonction de la spécialité choisie par le candidat. Par exemple, les épreuves de théâtre et techniques de communication comportent notamment le visionnage d’un spectacle suivi d’un échange et un entretien portant sur les divers aspects du travail présenté : dramaturgie, jeu ou encore scénographie.
Les épreuves son comportent quant à elles un test d’écoute composé d’extraits qu’il s’agit d’identifier et de décrire. Sachez aussi que les frais d’inscription aux épreuves d’admission se montent à 100 euros. Quant aux frais de scolarité, ils sont fixés par la Fédaration Wallonie-Bruxelles. Certains étudiants peuvent en être exemptés, suivant leur parcours et leur profil.
Le corps professoral est constitué majoritairement de professionnels des domaines du cinéma, du théâtre et de l’audiovisuel. Dès leur entrée, les étudiants sont habitués à travailler en commun pour des projets de groupe, mais aussi à  traiter individuellement des questions ayant trait au  parcours choisi.
L’enseignement y est très axé sur le développement des capacités de création, ce qui passe par un apprentissage des techniques d’analyse et de réflexion, mais aussi par le perfectionnement des facultés d’écoute et de regard. Telle est l’originalité de cet enseignement qui met l’aspect technique au service des capacités de création, et non l’inverse. Le parcours d’études est jalonné de travaux pratiques individuels et d’œuvres personnelles que chaque étudiant réalise en étant accompagné par l’école, qu’il s’agisse de mise en scène ou d’écriture cinématographique. L’approche interdisciplinaire est également prônée ; ainsi des disciplines scientifiques sont appliquées à des modules de prise de vues, ou encore les techniques du son se traitent en étroite relation avec l’histoire du cinéma et même avec la musique. On retrouve cette pratique polyvalente dans le cursus Montage/Scripte par exemple.
L’étudiant y aborde tant le documentaire que la fiction et il y appréhende aussi bien les techniques du plateau que des cours d’histoire du montage ou encore des modules techniques de maîtrise de la chaîne numérique de montage.
Autre exemple : la spécialité Interprétation Dramatique. L’enseignement associe les techniques propres au jeu de l’acteur (voix, mouvement, corps) à un travail psychologique sur la conscience en mouvement. Là aussi, l’expression dramatique allie plusieurs compétences venues d’horizons divers : travail sur la langue articulée, phonétique, représentations mentales, aspects rythmiques
Enfin, preuve que l’école s’ouvre à tous les arts : l’INSAS accueillera à partir de la rentrée 2019 un module de « Danse et pratiques chorégraphiques » dans le cadre de la formation continue.