Diplôme équivalent ? Etablissement reconnu ? Ou encore filière accréditée ? Il est souvent difficile pour un étudiant de s’y retrouver dans les méandres techniques de l’enseignement supérieur privé marocain. Voici quelques informations pour distinguer le vrai du faux. Vous trouverez également la liste de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur privés reconnus par l’état et possédant le label de l’équivalence du diplôme. Cette liste n’est cependant pas définitive, plusieurs écoles ayant un dossier en attente.

Une longue lutte des établissements privés

Cela fait bien longtemps que les acteurs de l’enseignement supérieur privé sont à la recherche du label de la reconnaissance de l’état, précisément depuis la loi 01.00 sur l’organisation de l’enseignement supérieur au Maroc datant de l’année 2000. Qu’entend-on au juste lorsque l’on affirme qu’une école est reconnue par l’état ? Cela signifie la possibilité pour l’établissement de délivrer un diplôme équivalent à un diplôme d’état. Ce statut ouvre des perspectives considérables pour l’étudiant, la principale étant de pouvoir intégrer la fonction publique ou encore de préparer un Doctorat dans une université publique. Ce furent les universités privées qui bénéficièrent d’abord de l’équivalence des diplômes. La première d’entre elles a été l’Université Internationale de Rabat (UIR) en 2015. Certes, il y a bien eu l’université Al Akhawayn fondée en 1995 ; seulement, officiellement cet établissement constitue une institution publique à gestion autonome créée par Dahir. Notez que l’Université Internationale de Rabat reste elle-même un cas particulier puisqu’il s’agit d’une université publique à gestion privée entrant dans le cadre du partenariat public-privé de l’enseignement supérieur marocain. Les choses se sont accélérées ces dernières années et l’on a assisté en 2017 et 2018 à une vague d’attribution d’équivalence des diplômes. C’est la Commission Nationale de Coordination de l’Enseignement Supérieur (CNACES) qui attribue le précieux sésame du label d’état. Créée par la loi 01.00, il s’agit d’une instance de régulation qui a notamment pour tâche de déterminer les critères de validation des programmes d’études. Pour les établissements, cela représente une garantie de crédibilité de leur enseignement pédagogique. Qui est concerné et quels en sont les conditions ?

Des établissements reconnus par l’état, condition première de l’équivalence

Il faut distinguer plusieurs labels qui sont distribués par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur. Les étudiants et leurs parents sont souvent les premières victimes de ces confusions. Pour vous aider à vous y retrouver, voici ce qu’il faut savoir :

L’autorisation

Elle est octroyée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur lorsque l’établissement obéit aux normes administratives et techniques en vigueur, tel par exemple l’état des locaux du bâtiment. C’est la première étape pour qu’une école privée ouvre ses portes.

La reconnaissance

Il s’agit d’un label régissant l’enseignement supérieur et attestant de la qualité pédagogique des formations dispensées. Pour cela, l’établissement doit se conformer à un cahier de charges strictes du Ministère. A savoir : seule la reconnaissance de l’établissement permet d’accéder à l’équivalence du diplôme. Elle est renouvelable tous les 5 ans.

L’équivalence

C’est le précieux sésame dont tous rêvent ! Elle signifie que le diplôme privé est équivalent à un diplôme public. Son titulaire peut ainsi passer les concours de la fonction publique afin d’exercer des professions règlementées par l’état. Sachez également que le principe de la rétroactivité ne s’applique pas : les étudiants ayant obtenu leur diplôme avant que leur établissement n’ait le label de l’équivalence ne sont ainsi pas concernés.

L’accréditation

Elle concerne spécifiquement les filières proposées par l’établissement, soit les domaines de formation. Ceux-ci doivent répondre à des normes pédagogiques et des programmes d’études contenus dans le cahier de charges du Ministère de l’Enseignement Supérieur. Attention, une filière accréditée ne signifie pas automatiquement l’équivalence du diplôme. C’est l’une des conditions, mais pas la seule. Il va donc de soi qu’une filière non accréditée par l’état ne peut absolument pas aboutir sur l’équivalence d’un diplôme.

Un cahier de charges strictes pour obtenir l’équivalence du diplôme

Les conditions pour l’octroi de l’équivalence des diplômes sont strictes et doivent répondre précisément aux critères émis par le Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement Supérieur. En voici les principaux éléments :

  • 50% du corps professoral de l’établissement doit être constitué de titulaires d’un Doctorat
  • Un ratio précis d’enseignant par étudiant doit être respecté : 1 enseignant pour 10 étudiants dans les filières de la Santé, 1 pour 25 en Gestion, 1 pour 20 dans les sciences de l’Ingénierie
  • L’ensemble des programmes des filières doit avoir été accrédité par le Ministère de l’Enseignement Supérieur
  • Un effectif d’au moins 400 étudiants est requis
  • L’établissement doit exercer une activité de Recherche important et qui contribue à la qualité de l’enseignement prodigué
  • L’établissement doit répondre à des normes techniques strictes concernant les infrastructures et les locaux d’enseignement

Liste des établissements d’enseignement supérieur privés ayant obtenu la reconnaissance des diplômes

Voici à ce jour l’ensemble des établissements  possédant le label de l’équivalence du diplôme. Trois catégories d’établissements sont concernées : universités privées, écoles de commerce et management, écoles d’ingénieurs. La liste est susceptible d’être allongée dans le futur car il subsiste en attente les dossiers de plusieurs établissements d’enseignement supérieur privés

  • Université Al Akhawayn
  • Université internationale de Rabat – UIR
  • Université internationale de Casablanca – UIC
  • Université Mohammed VI des Sciences de la Santé
  • Université internationale d’Agadir – Universiapolis
  • Université privée de Marrakech – UPM
  • Université internationale Zahraoui des Sciences de la Santé
  • Ecole Centrale de Casablanca- Centrale-Supélec
  • ESCA-Ecole de Management
  • Ecole Supérieure d’Architecture de Casablanca – EAC
  • Ecole Marocaine des Sciences de l’Ingénieur de Casablanca – EMSI
  • EMSI-Rabat
  • EMSI- Marrakech
  • Ecole Supérieure en Ingénierie de l’Information, Télécommunication, Management et Génie civil – ESTEM
  • HEM- Hautes Etudes en Management  (avec annexes)
  • Institut Supérieur de Génie appliqué de Casablanca – IGA
  • Sup de Co-Marrakech

Enfin, dernière chose à savoir si vous avez poursuivi vos études à l’étranger : la procédure de simplification de l’équivalence des diplômes étrangers aux diplômes nationaux est en voie de simplification. La digitalisation des procédures permettra de réduire les délais d’attente des dossiers. Il faut aujourd’hui plus de 6 mois pour obtenir une réponse après le dépôt de son dossier. Il est en effet dommageable, notamment pour les organismes publics du Royaume, de se priver des compétences de jeunes partis Étudier en France ou ailleurs à l’étranger.