Généralement, quand on demande à des étudiants pourquoi ils ont opté pour des études de médecine , le plus souvent on vous répond que le désir le plus pressant qui les a poussé dans ce chemin fut celui d’aider et de soigner les gens. Le choix d’une carrière est l’une des décisions les plus importantes auxquelles on est confronté dans sa vie.
Toutefois, au Maroc, accéder à des études de médecine, une fois le baccalauréat en poche, n’est pas toujours évident. Les seuils sont souvent trop élevés, et même si vous réussissez à atteindre le seuil requis, il vous faudrait quand même passer un concours qui n’est pas nécessairement à la portée de tous.
Suffit de dire, en d’autres termes, que les filières médicales au Maroc restent très sélectives, et l’unique autre option qui s’ouvre aux étudiants désirant de poursuivre dans le secteur médical au Maroc en dépit du refus des facultés de médecine, est le secteur privé.
Cette dernière option s’avère généralement extrêmement onéreuse. Les frais de scolarité atteignent facilement les 130.000dhs minimum, sans même évoquer les frais de vie quotidienne.
La Factory se propose donc aujourd’hui de vous faire faire un tour d’horizon des destinations alternatives pour poursuivre vos études médicales à l’étranger. Il est à noter néanmoins que ces filières ne sont pas toujours nécessairement moins difficiles d’accès à l’étranger qu’au Maroc. Du moins pas pour ce qui est des destinations francophones en tout cas.
Dans cet article, c’est exactement les destinations francophones que nous aborderons, notamment le cas de la France, la Belgique et la Roumanie.

I. La France : 

Attention nous vous déconseillons très fortement de faire vos études de médecine en France. En effet, La procédure Campus France vous permettra d’être « facilement » accepté en première année de l’une des 44 facultés de médecine mais la difficulté se portera alors sur le concours à la fin de la première année.
Un Numerus Clausus fixe chaque année le nombre d’étudiants qui pourront passer en 2ème année. Un concours très sélectif permet de faire cette sélection, environ 15% des effectifs totaux (étudiants français et étrangers mélangés) de la première année passent en 2ème année, le plus souvent après un redoublement de la première année.
Cette sélection est déjà très dure mais en tant qu’étudiants étrangers, vous aurez d’autres difficultés à affronter : choc culturel, adaptation à un nouveau pays, démarches administratives et/ou ménagères, apprentissage en français qui vous demandera beaucoup d’énergie et de temps.
A ces difficultés, s’ajoute un quota spécifique aux étudiants étrangers, chaque faculté reçoit un maximum de 8 % d’étudiants étrangers, s’ils sont classés en rang utile, c’est-à-dire si la note du dernier étranger est supérieure ou égale à celle du dernier Français reçu.
Toutes ces difficultés font que la majorité des étudiants étrangers en médecine échoue à l’examen et perd de fait une ou deux années sans aucune équivalence possible. Afin de mieux comprendre, voici un exemple :
En 2012-2013 à Toulouse, 2360 étudiants concouraient pour 209 places de concours (médecine générale, médecine dentaire et sage-femme confondus) mais sur ces 209 places d’admis, au maximum 16 d’entre eux pouvait être étrangers soit un taux de réussite pour les étranger de maximum 0,70%.

II. La Belgique : 

La Belgique a longtemps été considérée comme l’Eldorado des étudiants souhaitant une carrière dans la santé. Pourtant, aujourd’hui, il est de plus en plus difficile, de profiter de cette opportunité.
Il est d’abord utile de préciser que les études de médecine en Belgique sont parmi les plus longues de tout le continent européen : il faut au minimum 9 ans d’études pour obtenir son diplôme de médecine généraliste.
Bien que les études de médecine en Belgique ne soient pas payantes, le coût de la vie demande de dépenser environ 750 euros/mois (pendant donc 9 ans!).
De nombreux étudiants étrangers cherchent à poursuivre leurs études en Belgique, le gouvernement belge limite leur nombre à environ un tiers des effectifs. Les spécialités accessibles par ce processus sont les suivantes :

  • kinésithérapie
  • logopédie, audiologie
  • médecine vétérinaire
  • médecine

et sciences dentaires.
En tant qu’étudiants non-résidents et hors Union Européenne, vous devez donc absolument vous soumettre à une double procédure de sélection :
Demander l’équivalence de votre baccalauréat, au service des équivalences : http://www.equivalences.cfwb.be/  Pour cette procédure, il faut avoir eu 13 de moyenne minimum à son bac avec 12 dans toutes les matières scientifiques. L’original du bac est à envoyer en Belgique le temps de la procédure : 1 mois environ.
Malheureusement, le gouvernement semble vouloir diminuer le flux d’étudiants étrangers et des candidatures sont refusées même si elles correspondent aux critères énoncés.
L’étudiant doit déposer, personnellement, sa demande d’admission pendant 3 jours ouvrables à la fin du mois d’août (Dates à confirmer chaque année), en préparant un dossier d’inscription complet. Pour les documents à remettre, il faut s’adresser à l’établissement.
Toutes les informations nécessaires sont publiées sur leurs sites internet.

Si le nombre de dossiers d’étudiant non-résidents dépasse le quota autorisé, l’école procède à un tirage au sort afin de déterminer les demandes d’inscription qui seront retenues.
Il y a un seul tirage au sort par cursus et par école. Les résultats du tirage seront également affichés sur le site internet de l’école avec seulement une référence au numéro de dossier (pas le nom des étudiants).
Les étudiants qui ne seront pas tirés au sort ne pourront en aucun cas être inscrits pour l’année académique en question. L’école a l’obligation de refuser leur demande d’inscription.

III. La Roumanie : 

Encourager les étudiants étrangers pour faire des études supérieurs en Roumanie essentiellement dans certaines spécialités comme la médecine est l’une des raisons derrière la croissance du nombre de formations disponibles en français ou en anglais, les 5 filières médicales francophones du pays ont fait preuve: Université « LuluiHatieganu » de Cluj-Napoca, Université « Gheorghe Popa » d’Iasi, Université « Victor Babes » de Timisoara, Université privée « VasileGoldis » d’Arad et l’Université de sciences agronomiques et médecine vétérinaire de Cluj-Napoca.
En principe, le nombre de places qu’offrent ces facultés est fixe (un numerus clausus établi annuellement par les universités) ; l’accès aux études de médecine est réglementé et se fait par concours portant sur les connaissances en chimie organique et physique. Toutefois, dans le cas des facultés en langues les candidats sont admis sur la base d’un examen de leur dossier.
Par conséquent, les étudiants étrangers peuvent accéder à la formation médicale soit :

  • Par concours d’entrée (en langue roumaine). Ils bénéficient alors, en fonction du classement, d’une place soit gratuite, soit avec un tarif d’inscription à taxe réduite.
  • Par dossier avec évaluation des performances scolaires, le nombre de place étant fixé chaque année par l’université. Selon l’établissement d’accueil les frais varient dans les environs de 50.000 dhs/ an.

Les étudiants qui souhaitent s’inscrire en médecine, pharmacie ou odontologie en Roumanie doivent déposer leur candidature auprès de l’institution d’enseignement supérieur choisie.
L’inscription est conditionnée par l’obtention d’une lettre d’acceptation aux études, délivrée par le Ministère roumain de l’Education, de la recherche et de l’innovation.
En effet, ce sont les universités qui en font directement la demande auprès de la Direction générale des affaires étrangers et des relations internationales du Ministère.
La légalisation des documents d’immigration doit se faire au Maroc et peut prendre de très longues semaines et allait jusqu’à un coup de 7000dhs (500dhs par documents légalisés) sans être certain d’être finalement accepté.
Les études de médecine se déroulent sur six années avec une mise pratique auprès des patients qui commence dès la troisième année ; des cours de roumain sont donc inclus dans le programme des étudiants étrangers. A partir de la quatrième année, les étudiants suivent progressivement leurs cours en langue roumaine.
En Roumanie, la sixième année compte la même quantité de cours en amphithéâtre que les autres années. A la fin de la sixième année, les étudiants passent un concours d’Internat (résidanat).